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Monique Arien-Carrère interviendra au sein du cycle interdisciplinaire de l’Institut du Tout-Monde, « Mémoires et littératures de l’esclavage : écrire la trace, tramer l’histoire ».
CET OUVRAGE BÉNÉFICIE DE LA LABELLISATION DE LA FONDATION POUR LA MÉMOIRE DE L’ESCLAVAGE.


Préface d’Olivier Douville
Nous sommes très heureux de vous annoncer la parution du tout premier roman édité par les Éditions de l’Institut du Tout-Monde, La Trace. Agouzou, femme esclave, de Monique Arien-Carrère. [Éditions de l’Institut du Tout-Monde, coll. « Roman » dirigée par Sylvie Glissant et François Vitrani. Janvier 2021.]
Un livre important selon nous, car La Trace constituera en soi un jalon dans la mémoire contemporaine de l’esclavage, étant donné que le livre est le premier récit littéraire écrit autour de cette expérience singulière qu’a été pour des milliers de descendants, la recherche puis la découverte dans les archives antillaises, de l’acte d’individualité de l’ancêtre, « nommé » par l’état civil après l’abolition de l’esclavage dans les colonies françaises en 1848. C’est le récit d’une destinée, où l’histoire rejoint et éclaire les désordres et les tabous du présent.
L’ouvrage provient de cette quête et de cette confrontation. Il nous livre le parcours en partie autobiographique de son auteur, Monique Arien-Carrère qui fit elle aussi, un jour de février 2012, cette expérience de la découverte à la fois brutale et lumineuse de l’acte d’individualité de son aïeule : Agouzou, nommée Antoinette Arien par l’état civil français le 1er janvier 1849. Un récit où la restitution de la quête identitaire se mêle à la confrontation à un passé informulé, mais aussi aux non-dits familiaux et à la construction d’un itinéraire personnel qui est aussi un défi.
4e de couv. : La découverte dans les archives de Fort-de-France, de l’acte d’individualité d’Agouzou, mon arrière-grand-mère paternelle, amarreuse de cannes dans une plantation de Case-Pilote, est le début d’un récit où deux fillettes, Amélie et Agouzou, se croisent dans des temps et des lieux différenciés et pour autant reliés, entre Martinique, Métropole, Niger et Guadeloupe. La Trace est un récit transversal.
La famille Arien a pour désir l’assimilation à une métropole rêvée. Fuyant la paupérisation coloniale martiniquaise des années soixante, elle s’installe à Niort mais est vite confrontée aux questions d’identité et d’exil. La Trace parle aussi de l’histoire de l’esclavage colonial, matrice de l’imaginaire antillais, de sa violence, de ses symptômes inscrits sur les dégradés de peau. Et ce traumatisme est occulté par des siècles de déni et de refoulement.
Agouzou et Amélie sont deux fillettes par lesquelles l’histoire tente de s’inscrire dans un au-delà du trauma. Agouzou, Marie-Augustine, ces femmes « poto-mitan », mes grands-mères, ont su résister à la barbarie esclavagiste pour me transmettre mon nom : Arien. La Trace est en premier lieu une histoire de transmission.
Née en 1960 à Fort-de-France, Monique Arien-Carrère a passé son enfance à Niort et son adolescence en Guadeloupe. Psychologue du travail, formatrice, enseignante à la faculté d’Angers après avoir été éducatrice pour la protection de l’enfance, elle vit aujourd’hui à Nantes où elle trace des ponts entre la psychopathologie du travail, la formation, l’enseignement et l’éducation spécialisée.